Le sein

Enfin, la montagne se met à couler.
Elle était si sèche ces derniers jours. Brûlure du soleil sur la peau et la pierre.
Je me laisse inonder. Et, lancinante, la question me revient:
"Quand je quitte la montagne, les torrents s'arrêtent-ils de couler?"
Il ne peut en être autrement.
La montagne est un sein,
que je prends de mes lèvres avides,
que je gravis et carresse,
que je recherche dans les rues de la ville,
que je retrouve éperdue.